En Provence, les appellations sont nombreuses telles AOC Côtes de Provence ou l'AOC Bandol. D'où vient cette appellation, comment est-elle née ?
Sous l'Empire Romain un grand vignoble existait aux allentours du village du Castellet. Les terrains en pente nécessitaient la création de terrasses. Puis le vin va se développer dans cette région. Les barrières du "Gros Cerveau" au Sud, du Mont Caume à l'Est, le massif de la Sainte Baume au Nord et la mer en face font de ce terroir un terroir apprécié des amateurs de vins. Le port de Bandol va être aménagé en eaux profondes pour permettre aux navires d'accoster. Le négoce du vin va alors se mettre en place.
Le vin de Bandol est bien apprécié de Louis XV. Le négoce va augmenter. Au milieu du XIXe siècle il y aura près de 100 ateliers de tonnellerie. Le phylloxéra mettra un terme à cet élan de prospérité.
Le terroir : il bénéficie d'un ensoleillement exceptionnel, tourné vers la mer. Bien souvent les terres sont en terrasses sur environ 1500 hectares. Les sols sont majoritairement calcaires, très caillouteux, bien drainés. L'aridité naturelle est équilibrée par l'air marin et par une pluviométrie faible.
Huit communes sont concernées : Bandol, La Cadière d'Azur, Saint Cyr sur Mer, Le Castellet, Le Beausset, Evenos, Ollioules et Sanary.
Le décret du 11 novembre 1941 : il crée l'appellation contrôlée Vin de Bandol ou Bandol. Les conditions de production deviennent alors sévères pour les heureux vignobles recevant cette appellation. Tous les vins produits sur les communes recevant l'appellation n'ont pas pour autant l'AOC Bandol. La proportion des vins acceptés est faible.
Une aire de délimitation est établie par une commission d'experts. Ils tiennent compte du sol, de l'exposition, de la topographie et des usages. Des cépages doivent être utilisés. Pour le blanc il faut majoritairement de l'ugni blanc, du sauvignon et de la clairette et les cépages secondaires ne doivent pas dépasser 40 % pour le colombeau, le doucillon, le frontignan et le malvoisie.
Pour le vin rouge ou rosé, les cépages majoritaires sont le carignan, le cinsault, le grenache et le mourvèdre. Les autres cépages ne doivent pas être supérieurs à 40 % comme pour le rouge. Il s'agit du pécoui touar, du pirrot, du syrah, du tibouren.
Le mourvèdre est le cépage qui permet au vin rouge de vieillir longtemps et de supporter le transport. Voila pourquoi c'est le cépage qui était majoritairement utilisé pour la fabrication des vins de Bandol. Ils devaient voyager sur des navires, ils devaient donc pouvoir supporter ces voyages.
La production ne doit pas dépasser 40 hectolitres à l'hectare, le degré d'alcool est de minimum 10,5°C pour les rouges et les rosés et 11 °C pour les blancs.
Les trois couleurs sont produits en appellation Bandol.
Le rouge provient essentiellement du mourvèdre (50 % mini jusqu'à 95 %) associé au grenache et au cinsault. Il s'agit d'un vin puissant, de caractère, généreux et fin.
Le rosé est structuré, raffiné avec une robe pâle. Il se boit jeune et est apprécié pour sa fraicheur. Le mourvèdre permet toutefois de le garder. Il sera alors plein de saveurs d'exception et aura du tempérament.
Le blanc provient souvent de vignes exposées au nord qui ont subis les vents marins. Il surprendra par sa fraicheur et ses arômes de fleurs blanches, d'agrumes..